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L'antiquité : généralités



Les romains avaient, jusqu’à l’époque de Marc Auréle (IIe siècle), qu’un seul rite dominant : l’incinération, les restes brûlés étaient ensuite insérées dans une urne funéraire à cet usage puis enterrés (exemple ci-joint). Cette pratique funéraire tendait à remplacer l'inhumation, pratique celte du nord de la Gaule mais au second siècle l’inhumation réapparaît depuis l'Orient. La nouvelle pratique se développe dans des villes comme Lugdunum (Lyon) et c'est alors que la production des sarcophages et autres contenants s'amplifie. Les deux modes coexistent jusqu’au IVe siècle où l’inhumation prend finalement le dessus suite à l'influence chrétienne.

L'inhumation se déroulait dans une nécropole à proximité du milieu urbain mais toujours en dehors de la ville. La mort était exclue du monde des vivants au contraire du milieu rural ou les nécropoles sont souvent en relation avec un lieu d’habitation. La nécropole de Lutèce (Paris) se trouvait sur l'actuel emplacement du jardin du Luxembourg le long des axes de communication. Les voyageurs croisaient ainsi sur la route, à l'entrée de la cité, des témoins funéraires rappelant l'existence du défunt, les plus importantes étant les mausolées. Ce sont de petits édifices destinés à recevoir la tombe d'une personne riche ou vénérée par ses contemporains.

Les corps étaient orientés nord-sud. Les sarcophages ne sont réservés qu’aux riches familles qui utilisent le deuil pour affirmer leur richesse au travers de la décoration et la nature du matériau du sarcophage, pierre ou marbre (voir exemple en photo). Les autres se contenaient d’un cercueil de bois, au pire étaient inhumés en pleine terre c’est à dire sans aucun contenant si ce n'est un linceul ou suaire, une sorte de linge blanc, qui recouvre un corps nu ou habillé. Les sarcophages pouvaient être placés en surface ou complètement enterrés tandis que les cercueils étaient tous inhumés. Quel que soit le contenant, le mort avait la plupart du temps la même position appelée décubitus dorsale : un corps allongé sur le dos, les bras sur le ventre.

A côté du corps, les familles déposaient des objets pour accompagner le mort dans son chemin vers l’au-delà pareillement à l’Egypte ancienne. Ainsi voit-on apparaître l’obole de Charron qui consiste à déposer une pièce de monnaie dans la bouche ou la main du mort. Celle-ci servira à payer à Charron pour le passage sur le fleuve qui sépare les morts des vivants. Cette habitude, pourtant païenne, a perduré dans nos campagnes jusqu’au qu’aux années 1970 ! La signification était bien souvent oubliée mais l'attachement à une tradition forte de près de deux mille ans pérennisait son usage.

Le rapport psychologique à la mort était différent par rapport à aujourd'hui, les romains avaient une vision plus positive de la mort. Outre ce dépôt on y trouvait des vêtements, de la vaisselle ou de la nourriture toujours pour accompagner le mort dans son voyage, dernière preuve de l’amour des vivants pour l’être décédé.

Après le IIe siècle de notre ère, période de prospérité générale pour l’empire romain, les années suivantes sont d’une toute autre facette. Le IIIe siècle est celui des invasions barbares, c’est à dire des peuples non Romains ou sous l’autorité des Romains franchissant le limes (frontière entre l’empire et le reste du monde). L’empire passe de l'offensif au défensif. A défaut de pouvoir les repousser militairement, Rome décide de leur donner le statut de confédérés, c’est à dire que Rome accepte leur intégration à l’empire en échange de la paix et de services militaires. L’armée romaine était ainsi composée de Germains, de Saxons ou d'hêtes qui ont amené avec eux leurs propres rites funéraires. Ceux-ci se mélangent alors à la tradition antique. Il n’est ainsi pas étonnant de trouver dans une tombe des objets saxons ou parce qu’ils étaient copiés par les populations locales ou parce qu’ils provenaient directement de Germanie. La religion chrétienne va tenter d'uniformiser la pratique funéraire en combattant les diversités des rites devenus païens.

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