Placée à la convergence de plusieurs escaliers, la célèbre victoire de Samothrace s'impose par ses 3,28 mètres de haut. La statue représente la notion de victoire, que les Grecs associaient à la déesse Niké. Reconnaissable par ses ailes, cette déesse rappelle une victoire maritime rhodienne, d'où la présence d'une proue de galère comme base d'appui.
Sa jambe droite lui assurait une stabilité nécessaire au regard de sa position : en confrontation directe avec les caprices de la mer, vent et tempête. Ce thème du vent est d'ailleurs nettement visible tant par ses ailes déployées qui lui donne un élan, que dans le rendu du drapé. C'est ainsi que l'artiste a travaillé les drapés de manière à donner l'impression que le vent plaquait les vêtements de la Déesse sur son corps. Celui-ci est révélé au regard du spectateur comme en témoignent la délimitation visible des jambes ou des détails anatomiques plus petits comme le nombril.
A côté des parties révélées, un contraste est créé avec une autre sorte de drapé, représenté de manière plus fouillie, plus volumineux au regard de l'enchevêtrement de plis visibles entre les deux jambes.
La statue s'élevait dans l'île de Samothrace, dans une niche surplombant le sanctuaire des grands dieux (VIIe-Ier siècle AV.JC). C'est ici qu'elle fut trouvée incomplète en 1863 par Champoiseau. La main droite ne fut découverte qu'en 1950 mais la tête a toujours été manquante. La statue sera confiée au Louvre à la fin du XIXe siècle.