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Claudel, la Valse

Evoquer Camille Claudel, c'est pour beaucoup parler de sa relation avec Rodin, fondée sur un amour passionné et sur le partage d'une même vocation, celle de sculpteur, ou son internement de trente ans. Mais Camille Claudel ne réalisa pas toute sa vie des œuvres sous l'emprise de la passion aveugle voire servile qu'elle prêtait à Rodin. L'artiste a sa propre sensibilité, sa propre force créatrice et émouvante dont la valseuse est un exemple majestueux.

Réalisée dès 1889, alors que Camille Claudel est en rupture avec Rodin, la valseuse, plus qu'une simple valeur esthétique, porte en elle l'expression d'une sensibilité, d'un amour intense entre deux êtres perdus dans un monde à part que l'on regarde de l'extérieur, un monde où le rythme, la musique, sont symbolisés avec force. Une sensibilité évidente par cette main que l'on ne prend pas mais que l'on effleure, par la position un peu torsadée de la danseuse autour de son partenaire qui lui assure l'assise nécessaire à ce basculement en arrière ou encore par l'enlacement des deux têtes qui achève de marquer l'union des corps dans un même moment de communion et d'émotion intenses .

Différentes versions de l'œuvre ont existé. Une version de plâtre de 1893 représentait les deux personnages avec la tête recouverte d'un voile comme pour mieux marquer la limite entre le monde extérieur et celui qui se dessine à travers la valse. D'autres exemplaires ont été créés par moulage, avec un rendu des plis de la robe plus ou moins travaillé avant que Camille Claudel ne réalise une dernière version en 1895 et qui respecte les règles et recommandations qu'elle reçut de la société de l'époque : c'est ainsi qu'elle abandonne la version dénudée de la valse, ne correspondant pas aux bonnes mœurs de l'époque, et habille les personnages pour les offrir au regard du public.

Eprouvée par des difficultés financières du fait du manque de commande et malgré le soutien de certains de ses amis tels Octave Mirbeau ou Léon Daudet, Camille Claudel est admise en 1913 à l'hôpital psychiatrique de Ville-Evrard où elle finit ses jours en 1943.






Epoque : 1889-1895
Lieu : Paris, Musée Rodin
Nature : bronze
Auteur : Camille Claudel (1864-1943)
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