Civilisation riche mais peu connue, contemporaine des Grecs des VIe et Ve siècles, les Etrusques, vivant dans la partie nord de l'Italie avaient avec ces derniers des liens culturels et commerciaux importants comme l'attestent la présence de nombreuses vases grecs peints trouvés ici et là dans les différents sites fouillés.
Bien que fortement influencé par l'art grec, on le voit ici notamment par le traitement bridé des yeux, l'art étrusque a développé sa propre sensibilité et son rapport aux hommes, à la vie, à la mort. C'est ainsi que ce sarcophage de terre cuite évoque une perception de la mort intéressante. Trouvé dans la nécropole de la Banditacchia à Caere en Italie, il contenait les restes du couple représenté en haut. Embelli par la polychromie à dominante rouge qui a traversé les siècles, l'ensemble fait penser à des participants d'un banquet antique où le couple est en présence de ses invités. Moment de vie, l'œuvre évoque pourtant la mort mais celle-ci n'est pas perceptible dans l'expression des personnages: aucune tristesse, douleur ou autre mélancolie dans leur expression mais une représentation joyeuse et vivante d'un couple uni dans une intimité et une complicité visibles. Choix de l'artiste ou volonté du couple, le sarcophage évoque davantage le souvenir agréable de la douleur que celui difficile de la disparition.
Leurs gestes symbolisent l'offrande du parfum, une des composantes du rite funéraire étrusque où le couple reste ensemble dans la mort. De plus, leur position n'évoque pas de domination masculine. Le regard de l'homme et l'embrassement de sa compagne évoquent autant l'affection que l'autorité : ce rapport aux femmes est une particularité sociale des étrusques qui faisaient participer les femmes aux activités des cités, qu'elles soient culturelles, religieuses ou sportives.