Saint Anne, la Vierge et l'Enfant Jésus, Léonard de Vinci

Œuvre célèbre de Léonard de Vinci (1452-1519) exprimant la parenté divine de Sainte Anne, de sa fille, la Vierge et du Christ, ce tableau qui s’admire au Louvre est le fruit d’une composition complexe. Le thème de Sainte Anne a longtemps intéressé Vinci dans sa carrière marquée par sa renommée de portraitiste.

Installé à Milan puis à Mantoue, il fait de nombreuses recherches sur cette Sainte et nous possédons encore aujourd’hui plusieurs études préparatoires dont un carton conservé à Londres. Commencé vers 1500, toujours travaillé treize ans plus tard, il ne sera jamais achevé dans ses parties secondaires. Acquis par François premier à la morte de l’artiste puis sorti des collections royales, le tableau a ensuite été acheté par Richelieu en 1629 puis légué à Louis XIII avant d’entrer au Louvre en 1801.

Le dessin est aussi détaillé que la couche de peinture est mince. Ce tableau souvent restauré se compose de deux zones chromatiques emboîtées, l’une aux couleurs chaudes : la robe de la Vierge, le sol comme l’environnement naturel immédiat, l’autre de couleurs froides, le ciel, la montagne, les eaux et le manteau de la Vierge. Léonard de Vinci se révèle ici maître du contraste, sachant créer des reliefs extraordinaires.

Quant aux lignes de forces, l’architecture du tableau, la disposition des personnages fait deviner un triangle familial dont Sainte Anne, la grand mère du Christ, forme le sommet. S’ajoute un axe vertical partant de son visage a son pied. S’inscrivent également dans cet espace triangulaire l’entrelacement des courbes formées par les membres, épaules et bras des personnages.

Les deux femmes regardent l’enfant, déplaçant l’attention du centre vers la droite de la composition. Les motifs se répondent : les boucles de l’enfant font écho à celles de l’Agneau et de la Vierge, les stratifications des vêtements évoquent celles des montagnes et des roches.

Les sourires si tendres, typiques du peintre, on pense notamment à celui de la Joconde, s’inscrivent avec les yeux de Sainte-Anne dans un cercle parfait. Nous sommes ici devant un idéal de la beauté platonicienne, jouant de la multiplication des correspondances.

Pour en apprendre plus, il es intéressant de lire l’analyse qu’en a faut Sigmund Freud dans « Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci » où Freund voyait en ce tableau l’expression des rapport du peintre enfant avec sa seconde mère.






Epoque : 1500 - jamais achevé
Lieu : Paris, musée du Louvre
Nature : Huile sur panneau
Auteur : Léonard de Vinci (1445-1519)
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