L’homme Homme du Sud, René Char est né en 1907 dans le Vaucluse, quatrième enfant d’un père qu’il connaîtra peu puisque celui-ci décède en 1918. Poète engagé, il commence par croiser le chemin des surréalistes vers 1929, et se lie d’amitié avec Eluard ; il ne lie que peu de contacts avec Breton et Aragon, et s’adapte mal à ce mode de vie qu’est le surréalisme des années 30. Avec Breton et Eluard, il publie Ralentir travaux (1930) puis son premier recueil Marteau sans maître en 1934. Il s’engage avec eux pour défendre Violette Nozières, pour L’Age d’or de Bunuel, contre la guerre d’Espagne surtout. Retourné dans le Vaucluse, il s’engage très rapidement dans la Résistance et ne recommence à publier qu’en 1945. En 1946, paraît Feuillets d’Hypnos, témoignage de son expérience de la guerre. Par la suite, il se plaît dans le retrait mais publie encore de nombreux recueils, d’autant que le jeu des formats, de la typographie et de l’illustration le passionne : il collabore avec de nombreux artistes, Braque, Nicolas de Staël, et même musicalement avec Pierre Boulez; Il meurt à Paris en 1988 de problèmes cardiaques. L’œuvre La poésie de Char est violente, en révolte mais où aucune dispersion n’est admise. Concision, brièveté, dépouillement lui valent la réputation d’être un auteur difficile. Mais il faut lire ces poèmes à haute voix pour mieux en saisir la force et la musicalité, ces fragments apparaissent alors dans tout leur éclat. Au cœur de son rapport à la poésie, cette idée qu’elle abrite espoir et clairvoyance, et qu’elle permet à l’homme d’accéder à une existence plus libre. D’où la présence d’un dialogue, difficile, entre nature et cœur humain. Fureur et mystère, c’est aussi l’expression des contradictions de l’être humain mais aussi une confiance en l’avenir que l’on trouve exprimée ici : " Elle est venue par cette ligne blanche pouvant tout aussi bien signifier l’issue de l’aube que le bougeoir du crépuscule ". Publié en 1948, Fureur et mystère est son recueil majeur, il y reprend Le Poème pulvérisé et y approfondit ce que le surréalisme pouvait apporter de meilleur : une confiance réelle dans les pouvoirs de l’esprit et une grande exigence poétique. " Mystère " de la poésie contre " fureur " du monde.