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La Sainte Chapelle


Autrefois au centre d’un palais remontant à l’époque Mérovingienne (Ve-VIIIe siècle), la Sainte-Chapelle fut édifiée dés 1241 pour être consacrée le 26 avril 1248. Son érection, sous l’impulsion de Saint-Louis (Louis IX, 1214-1270), répondait à un besoin bien précis : accueillir les reliques de la Passion du Christ.

Celles-ci, ont été en effet, vendues en 1239 et 1241 par l’empereur Byzantin Baudoin II. Louis IX a acquis ces objets à prix d’or : 135 000 livres uniquement pour la couronne d’épine. Par comparaison, la Sainte-Chapelle elle-même n’a coûté que 60 000 livres ! Avec cet achat, Louis IX n’accomplissait pas seulement un acte de dévotion, mais également une démarche politique très symbolique. En s’appropriant ces objets sacrés, cultes d’une dévotion extrême à l’époque médiévale, il plaçait symboliquement le royaume de France au centre de la Chrétienté, comme une " nouvelle Jérusalem ", acte s’inscrivant d’ailleurs dans une longue tradition de liens étroits entre pouvoirs spirituel et temporel. Il fallait, pour ces trésors précieux un édifice à la hauteur de leur valeur : ce fut la Sainte Chapelle.

Construite en pleine expansion de l’art gothique, au milieu du " temps des cathédrales ", la Sainte Chapelle dispose d’un plan architectural courant pour les chapelles palatines, plan que l’on retrouve depuis celle d’Aix la Chapelle (fin du VIIIe sous Charlemagne) jusqu’à celle de Versailles (XVIIe). L’édifice est coupé en deux dans sa hauteur, constituant ainsi une chapelle basse, pour les personnes habitant le palais, et une chapelle haute, réservée au roi et à la haute noblesse. La Sainte Chapelle se démarque d’abord par ses dimensions. Avec ses 43 m, elle culmine à la même hauteur que bon nombre de cathédrales gothiques !

La chapelle basse mesure 6,60 mètres de hauteur, une misère face aux 20 mètres de sa consœur haute. Mais l’impression d’écrasement qu’elle procure vient également du fait que ses trois nefs sont aussi hautes les unes que les autres, au lieu d’avoir une nef centrale surélevée. La chapelle haute, contrairement à la première, apparaît admirablement légère, grâce à l’incroyable développement des vitraux, qui constituent une sorte de " cage de verre ". Elle était reliée directement aux appartements royaux (aujourd’hui disparus) par un passage interne.

Les vitraux, où dominent les rouges et bleus, couleurs caractéristiques du gothique classique, représentent des scènes de l’Ancien Testament, mis à part deux vitraux. L’un est en effet consacré à l’Histoire des reliques et un autre, au centre de l’abside, est consacré à la Passion. Cette iconographie est bien sûr à mettre en parallèle avec la nature des reliques conservées qui étaient enfermées dans une grande châsse d’orfèvrerie aujourd’hui disparue. La grande rose, quant à elle, date du XVe siècle, et a remplacée la rose originale du XIIIe, ce qui explique sa polychromie un peu différente (plus de blanc, jaune, vert, peu de rouge) et ses formes élancées, typiques du gothique flamboyant du XVe siècle.

La Sainte Chapelle est souvent considérée comme un chef d’œuvre de l’art gothique, caractéristique de ce courant par la place qu’elle accorde au vide, à la lumière. Ce reliquaire majestueux conservait en son sein, outre les reliques de la Passion, de nombreuses œuvres d’art comme la Vierge de la Sainte Chapelle en ivoire, conservée au Louvre. De nombreuses restaurations ont eu lieu aux XVIIe et XIXe siècle, notamment en ce qui concerne la polychromie, totalement recréée, mais qui rappelle au visiteur combien la couleur était importante et présente au Moyen-Age, tant sur les monuments que sur les sculptures ou les objets d’art.






Epoque : 1241-1248
Lieu : Paris
Nature : Edifice religieux
Architectes : Pierre de Montreuil ?
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