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Après le XIIe siècle, celui de la naissance puis des premiers perfectionnements du gothique, la France rentre dans un nouveau siècle : celui des cathédrales. S'il est vrai que la course parfois acharnée à la construction se répandait dès la fin du siècle dernier, elle l'est encore plus aux premières années du XIIIe siècle. Tous sont en quête d'une spiritualité quasi absolue que l'on veut voir matérialiser dans les cathédrales. Cette majesté, ces dimensions que l'on veut toujours augmenter donnent à la France ses plus belles cathédrales en moins d'un siècle. Le siècle se prête d'ailleurs très bien à cette "compétition" entre villes, entre évêchés, tant il est l'âge d'or du Moyen-âge. La paix perdure, les récoltes sont bonnes, le pouvoir assure l'ordre : l'argent est suffisent pour répondre aux exigences d'une telle construction. Dans le courant créatif qui ballait la France et l'Europe, sept grandes cathédrales contribuent chacunes à l'essor techniques et esthétique du gothique.
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La cathédrale Notre-Dame de Paris :
Ce XIIIe siècle débute avec la poursuite des travaux de Notre-Dame de Paris. Commencé en 1163, soit à peine vingt ans après Saint-Denis, sous l'initiative de son évêque Maurice de Sully, elle ne sera achevée dans son gros œuvre qu'en 1245. Ensuite, un siècle de modifications puis une intervention au XIXe siècle lui donneront son aspect d'aujourd'hui. Toutes les parties ne sont donc pas de la même période : le chœur est plus ancien que la façade, datant elle d'environ 1210. A cheval entre la période de naissance du gothique et celle de son affirmation, la cathédrale Notre-Dame porte en elle cette transition architecturale. C'est ainsi qu'à l'intérieur, de gros piliers qui soutiennent la retombée des voûtes rappellent un art roman mourant. La façade, elle, à part la rose centrale, est dominée par une succession verticale d'arcs brisés, ce qui tranche nettement avec la façade de Laon édifiée à peine quelques années plus tôt. Quant aux dimensions de Notre-Dame de Paris, elles dépassent largement celles d'une autre cathédrale du gothique primitif : Noyon : 130 mètres de long, 35 mètres de hauteur sous la voûte. De telles dimensions annoncent celles plus grandes encore des cathédrales à venir.
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La cathédrale de Bourges :
Quand débutent les travaux de la cathédrale de Bourges vers 1195, l'art gothique a déjà une certaine maturité. La construction occupera presque la moitié du XIIIe siècle pour des raisons techniques et financières, mais l'architecte rendit un travail soigné qui favorisait plus qu'à Paris la pénétration de la lumière, point ô combien important de l'art gothique. L'originalité de la cathédrale vient du fait qu'elle marque un point de rupture par rapport à celles bâties antérieurement. Son plan n'a pas de transept ni de chapelles rayonnantes à l'origine, ce qui favorise un espace soigneusement mis en valeur. La cathédrale utilise également davantage les arcs boutants par rapport à celle de Paris et cette technique sera dès lors abondamment utilisée. Bourges est l'une des premières cathédrales n'ayant plus rien de commun avec le premier art gothique dit primitif. Avec elle, l'Europe entre dans un chantier de construction effrénée.
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La cathédrale de Chartres :
Suite à un incendie en 1196, l'ancienne cathédrale est détruite ce qui laisse à l'évêque le soin de bâtir un nouvel édifice imposant par sa largueur. En effet sa nef possède sept travées auxquelles s'adjoignent les collatéraux d'où une largueur de 64 mètres ce qui ne manque pas de surprendre le visiteur. De plus, la cathédrale a été construite avec des innovations propres à son architecte ce qui la rend bien différente de celles qui existent en France. Au contraire de Bourges, le transept existe et est mis en valeur par ses façades extérieures. Les arcs boutants sont à double étage ce qui favorise l'élévation à trois niveaux de l'édifice :
arcade, triforium, et fenêtres hautes. Chartres marque un net progrès dans l'évolution de l'art gothique.
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La cathédrale de Reims
Comme pour Chartres, c'est un incendie qui entraîne la construction d'une nouvelle cathédrale dans la ville où les rois de France seront sacrés. Commencée vers 1215, elle ne sera achevée qu'en 1275. L'architecte de cette cathédrale reste en partie fidèles aux principes de la cathédrale de Chartres et adopte la même élévation mais garde sa propre sensibilité dans la réalisation finale en touchant aux proportions des différents niveaux. Reims est donc édifiée selon l'initiative propre de son bâtisseur et inspirée des progrès antérieurs.
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La cathédrale d'Amiens
Dans la course frénétique à la majesté, Amiens marque une étape importante. Le chantier commence vers 1220 et son architecte veut donner à l'édifice une taille impressionnante. Il réussira en atteignant plus de 42 mètres de haut sous les voûtes, une hauteur jamais égalée dans la course à la spiritualité et à l'élévation vers Dieu. Les travaux de la cathédrale se poursuivent jusqu'au tout début du XVIe siècle.
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La cathédrale de Beauvais
Les travaux commençant vers 1245, à une période où l'art gothique a déjà une certaine expérience. Une expérience qui pouvait jusqu'alors manquer aux architectes pour jouer d'une audace particulière. Mais avec les évolutions techniques de Chartres, avec l'impressionnante hauteur d'Amiens, l'architecte de Beauvais va vouloir aller plus loin. Amiens nous offrait 42 mètres sous voûtes, Beauvais en offre 48. Cette cathédrale utilise tous les progrès et l'expérience récoltés pendant un siècle d'évolution architecturale.
Mais une telle entreprise récolte les conséquences de son ambition.
Oui mais, à toujours vouloir pousser les limites de la physique, l'architecte se rapproche du risque d'écroulement. Une partie des voûtes s'écoulèrent en 1284, ce qui obligea à reconstruire en doublant les supports intérieurs. Quant au chœur achevé en 1270, il dût être reconstruit suite à l'écroulement.
Au XVIe siècle, la flèche s'écroule avec une partie du toit et encore aujourd'hui, la cathédrale est percée de nombreux consolidants métalliques et soutenue à l'intérieur par d'imposantes pièces de bois.
L'essor de l'art gothique a été si rapide qu'une personne né vers 1200 avait le temps de découvrir la nouveauté de Notre-Dame de Paris, d'être charmé par la luminosité de Bourges, émerveillé de la réussite de Chartres avant de mourir époustouflé par la hauteur sous voûte de celle Beauvais. Quant aux siècles suivants, ils offrent moins de nouveautés techniques mais gardent des réalisations intéressantes.
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