Ordre des Hospitaliers
Ordre fondé en 1113 en Palestine par Gérard Tenque dont les membres font vœux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance et dont l'objectif principal était de protéger et de soigner les pèlerins. L'ordre ne devient militaire qu'à partir de 1140. Après la chute d'Acre en 1291, et contrairement aux Templiers, l'ordre continue d'exister. Il se réfugie à Chypre puis à Rhodes jusqu'en 1522, date de la conquête de l'île par les Turcs. C'est alors que l'Empereur Charles Quint leur accorde la souveraineté de l'île de Malte d'où le nom de chevalier de Malte qui leur est parfois donné. L'île sera le lieu à partir duquel ils poursuivent leur action contre l'invasion de l'Islam en Europe en s'illustrant notamment lors de la bataille de Lépante en 1571. Leur véritable chute remonte à la prise de l'île par Bonaparte en 1798. L'ordre existe encore aujourd'hui à Rome mais n'a qu'une valeur honorifique.
Ordre des Templiers :
Fondé en 1119 par un chevalier croisé, Hugues de Payn, l'ordre des Templiers adopte les mêmes vœux et se donne la même vocation que ceux des Hospitaliers en y ajoutant, dès la création de l'ordre, une valeur militaire essentielle pour protéger les pèlerins en Terre Sainte. Les Templiers sont donc les premiers moines-soldats associant l'idéal chevaleresque à l'idéal monastique. Ils s'imposent une règle de vie stricte et sont reconnaissables par la croix rouge qu'ils portent en tunique et qui devient le symbole de l'ordre en 1149. Le succès de l'ordre est fulgurant. Bénéficiant de nombreux dons et de soutiens importants, leurs possessions se répartissent dans 19 provinces, de l'Europe à la Terre Sainte, et les revenus qui en découlent leur permettent de financer une partie du budget nécessaire aux croisades.
A la fin des expéditions, en 1291, ils rejoignent l'Occident mais comme ils ne relèvent que du Pape et non de l'autorité du roi, ils sont persécutés dès le début du XIVe siècle. Une persécution qui va finalement aboutir à la dissolution de l'ordre par Philippe le Bel, aidé de l'Eglise en 1312 lors du concile de Vienne après de retentissants procès, conçus pour leur faire avouer des crimes qu'ils n'ont jamais commis (comme l'adoration d'une idole païenne) et cela dans le seul but de les réduire. Le roi et le Pape oublient les précieux services qu'ils ont rendu pendant toute la durée des croisades. Leur chute est l'occasion pour le roi de France de s'approprier leurs richesses.
L'ordre teutonique :
Lors de la seconde croisade, en 1128, une maison de pèlerins de Jérusalem se constitue en ordre hospitalier pour soigner les pèlerins et croisés allemands. Après la reprise de Jérusalem par Saladin, s'ajoute une fonction militaire. L'ordre reprend l'organisation des Templiers et adopte également la croix sur leur manteau blanc, mais de couleur noire pour se différencier d'eux. L'ordre ne recrute que parmi la noblesse allemande (les Teutons). Après les croisades, l'ordre regagne l'Europe et poursuit son activité en devenant l'un des fers de lance de l'expansion germanique et de la christianisation en Europe. Leur puissance leur a permis de dominer la Prusse et les régions côtières de l'Allemagne actuelle pour entrer ensuite en conflit avec la Pologne ou la Lituanie.
Au début du XVIe siècle, la Réforme divise l'ordre et accélère un affaiblissement déjà enclenché par différentes défaites militaires. L'ordre sera supprimé par Napoléon en 1809 mais continue d'exister en Autriche où il reste aujourd'hui un ordre de chevalerie ecclésiastique.