Au coeur du Parc naturel des Causses du Quercy, à 10 Km du village médiéval de St-Cirq-Lapopie, à visiter absolument, non loin des gorges du Célé pour une baignade rafraîchissante, il faut aller voir la grotte du Pech-Merle (pech = petite colline en occitan, merle vient peut-être du nom du propriétaire) pour sa beauté géologique mais surtout pour ses peintures préhistoriques à couper le souffle. Contrairement à Lascaux où la nécessité de préserver les pigments empêche malheureusement le visiteur de profiter de la grotte naturelle, ici, l’on peut s’imaginer nos arrières grands-pères exerçant leur art. D’autant que d’authentiques traces de pas, fossilisées dans la glaise, témoignent de la présence d’un jeune homme il y a peut-être - 12 000 ans sur un piton rocheux au-dessus de la salle des disques.
La visite se fait avec guide et elle est de qualité, riche en explications sur l’art pariétal. Les peintures de la grotte datent pour une partie de l’époque du Périgordien, correspondant au point culminant de la période glaciaire, il y a de cela, 25 000 ans et pour le reste du Magdalénien, époque au temps plus clément, qui est également la période de peinture de Lascaux (magdalénien ancien, - 17 000 pour Lascaux, magdalénien moyen, entre - 16 000 et - 13 000 pour Pech-Merle). Elles sont exécutées comme à Lascaux avec du charbon, de l’oxyde de fer ou de manganèse ce qui offre une palette allant du noir profond au jaune le plus clair en passant par les bruns, rouges et orangés largement utilisée et ce avec une grande précision de façon à entrecroiser certains animaux avec grâce. Impossible de dire à quelle époque exactement a été faite telle ou telle peinture si ce n’est quand nos ancêtres Cro-Magnon ont utilisé le charbon de bois.
Vous trouverez entre autres merveilles les célèbres chevaux de Pech-Merle, avec leurs ventres disproportionnés, leurs petites pattes et leur minuscule tête. Ces chevaux sont ponctués et l’on pense immédiatement à une robe pommelée alors qu’en fait, il s’agit de ponctuations abstraites que l’on retrouve sur d’autres fresques. En effet de nombreux signes abstraits sont observables autour des dessins animaliers, comme à Lascaux. Il est intéressant de voir aussi comment ils utilisaient les reliefs naturels ainsi la tête d’un des chevaux semble être doublement dessinée, le relief du rocher ressemblant à s’y méprendre au contour de l’animal.
La représentation de l’homme blessé ainsi que des silhouettes féminines aux formes généreuses, ces vénus aux seins, ventre et fesses énormes, véritables magnifications de la maternité, rend aussi ce site particulièrement intéressant au vu du nombre extrêmement réduit des représentations humaines dans l’art pariétal (un homme-oiseau impressionnant à Lascaux par exemple). Enfin, les gravures, nombreuses elles aussi, exécutées dans le calcaire tendre de la grotte témoignent encore une fois de la complexité symbolique de l’art de nos ancêtres à partir de laquelle les chercheurs essaient toujours d’émettre des hypothèses sur leur signification.
D’un point de vue géologique, grands disques, stalagmites, stalactites, draperies en calcite vous émerveilleront, ainsi que les perles des cavernes, d’une extrême rareté et d’une beauté époustouflante. En complément à la visite, le Musée Amédée Lemozi, situé au dessus de l’entrée de la grotte, apporte des informations complémentaires à la visite sur l’art pariétal et présente la préhistoire régionale du Quercy, et puis vous n’aurez plus qu’à aller vous réchauffer au soleil, en dégustant un gâteau de noix du Quercy.
© Centre de Préhistoire du Pech-Merle, Cabrerets (Lot)