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Oradour sur Glane

Y pénétrer donne tout de suite la valeur de l’angoisse, indicateur indirect de l’horreur qui s’y est joué. Oradour sur Glane n’est pas un hameau de quelques maisons mais un village étendu avec son tramway et ses multiples commerces où vivait en 1940 près de 1600 habitants.

Situé à vingt kilomètres au nord de Limoges, ce village devient le 10 juin 1944 le symbole en France de l’horreur nazie au même titre que d’autres villages similaires sur le front de l’est ou en Europe centrale. C’est le cas notamment du village de Lidice.

En juin 1944, le débarquement vient d’avoir lieu, les résistants multiplient les accrochages avec les Allemands pour limiter leur progression vers le front de Normandie. S’ajoute une volonté de casser la population dans l’aide apportée aux résistants. Plusieurs thèses expliquent le choix d’Oradour semble t-il indiqué comme un lieu de résistance à côté duquel plusieurs Allemands ont été enlevés début juin. La division « Das Reich » reçoit donc l’ordre de se rendre à Oradour.

Vers 14h, prés de 200 hommes de cette division encercle le village et ramènent chacun en son centre. On sépare les hommes, destinés à être fusillés dans les granges du village, des femmes et enfants. Après le mitraillage dans les granges, les Allemands mettent le feu, cinq hommes parviennent à s’échapper. Dans l’Eglise, le dispositif ne fonctionne que partiellement, les balles complètent….une femme parvient à quitter l’Eglise. Méthodiquement, en trois heures tout est fait. 642 personnes sont exécutés, 328 bâtiments sont détruits. Les montres retrouvées dans ces lieux de mort indiquent 16h40.

Oradour sur Glane n’est ni un acte isolé ni une décision spontanée. Le massacre et la destruction étaient les outils servant une planification générale de redéfinition de l’Europe, une étape vers l’aliénation de l’homme libre.

Un nouveau Oradour se construit à côté de son frère martyr à partir de 1947. En 1974, l’Etat construit un mémorial où sont présentés les objets témoins d’usage quotidien, des plaques où sont gravés les noms des victimes.

Un procès de 21 anciens soldats de la division en 1953 n’a engendré aucune application des condamnations proclamées. Ainsi, si le commandant de la division, Heinz Lammerding, a été condamné à la pendaison, il ne sera jamais inquiété. Il meurt en 1971.






Epoque : XXe siècle
Nature : Village
Lieu : Haute-Vienne (87)
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