Le palais de Jacques Coeur

Au centre de la ville , non loin de la cathédrale, se dresse une belle maison à laquelle on donne le nom de palais. Il appartenait à un certain Jacques Cœur, né en cette ville de Bourges en 1400 et devenu argentier du roi 36 ans plus tard. Il devient un créancier majeur de Charles VII pour le financer dans sa reconquête du royaume contre les Anglais. Sa fortune fut colossale, sa réussite fulgurante, sa chute sera brutale. En 1451, il est arrêté par le roi sous prétexte d’un empoisonnement en la personne d’Agnès Sorel, une amie. Condamné à mort, ses biens saisis, la sentence sera transformée par le roi en bannissement à vie. Une vie qu’il termina en Italie, protégé du Pape.

L’un des plus grands témoins de l’étonnante carrière de cette homme existe à travers les pierres de son Palais. Celui-ci est en fait un hôtel particulier d’une grande facture. Il fut édifié autour de 1445 dans un style gothique appelé flamboyant, très mûr, qui a profité des quatre siècles d’évolution de cet art. Comme nous l’indique la fleur de lys achevant l’arc brisé de la fenêtre, le Palais garde des éléments propres à l’architecture civile en rappelant le lien existant entre Jacques Cœur et la Royauté. La façade est à la fois une fresque de la vie du propriétaire avec ses voyages, des scènes de la vie quotidienne et un ensemble de thèmes religieux. A l’intérieur, de belles cheminées, rares témoins restant de l'aménagement du lieu, sont incluses au décor des salles de réception et les appartements privés.

L'exil n'a pas permis à Jacques Cœur de profiter d'un Palais qu’il habita peu et qu’il ne vit jamais achevé si ce n’est à travers les yeux de la statue à son effigie qui lui fait face.






Epoque : XVe siècle
Nature : résidence
Styles architecturaux :Gothique flamboyant
Lieu : Cher (18)