Cluny et Cîteaux sont deux exemples d'une région où l’ordre Cistercien s’est
particulièrement répandu et compte 21 anciennes abbayes de cet ordre. Loin de partir pour un parcours
initiatique dans la campagne bourguignonne, ces deux seules abbayes peuvent suffire à approcher la vie
monastique médiévale.
Les abbayes de Cluny et de Cîteaux sont particulièrement célèbres par
l'importance européenne qu'elles avaient mais aussi parce qu’elles sont deux représentantes de la puissance de l’Eglise. Premier élément soulignant cette importance, l’ancienneté de leurs origines.
La première construction (Cluny I) commence au début du Xe siècle,
sous l’impulsion d’un seigneur laïc, à un moment où le pays est loin d’être complètement
christianisé. Rapidement, Cluny II (seconde construction) est bâti puis vient l'embellissement
définitif avec " Cluny III " à la fin du XIe siècle. Une
partie des restes visibles aujourd’hui remontent à cette époque tardive où l’art roman dominait les
constructions religieuses. Quant à la construction de Cîteaux, celle-ci est à peine plus récente
que la dernière version de Cluny.
Si l’architecture de Cîteaux, du moins de ce qu’il en reste, était austère et lourde
à l'image d'un art roman manquant de hauteur et de lumière, Cluny par contre donnait l'impression d'un
gigantisme avec ses trois clochers carrés et la haute voûte de l'abbatiale. Certes, à Cluny il nous reste
un cloché ou une belle façade du XVIIe (photo).
Cîteaux nous offre quelques couloirs médiévaux
et l'ancienne bibliothèque romane. Mais les destructions nous empêchent de nous rendre compte de la magie de ces
deux sites. En 1798, par exemple, le terrain de Cluny est divisé et vendu, c'est la fin de huit siècles de vie
monacale.
D'autres sites en Bourgogne témoignent de la vie des moines comme Fontenay, Tournus ou Charlieu
mais plus que pour tous les autres, Cluny et Cîteaux étaient les lumières resplendissantes d'une
Bourgogne riche et fière.