Brève histoire de l'archéologie

Brève histoire de l'archéologie

L'archéologie est aujourd'hui une science reconnue avec ses professionnels, ses techniques, ses méthodes et ces bénévoles qui, dans un strict respect du site et de ce qu'il contient, mettent à jour une part de notre passé.

Mais l'archéologie a longtemps été l'objet de la convoitise des hommes, le moyen de valoriser sa propre personne sans méthodes adaptées, sans considération parfois pour le site fouillé. L'archéologie ne commence vraiment à se développer qu'au cours du XVIIIe siècle grâce à un événement dont la portée sera gigantesque. En 1732, une paysanne italienne se prend les pieds dans une pierre effleurant de la terre. Il s'agit de la partie visible de l'un des sites archéologique les mieux conservés au monde : Pompéï et Herculanum, deux cités romaines dont on voit ici un exemple, une ex entrée de Pompéï. Cette découverte fabuleuse va susciter dans toute l'Europe un goût très prononcé pour l'Antiquité, que l'on redécouvre encore, mais ici par le biais d'une terre qui offre une partie préservée de la société romaine dans laquelle la vie s'est brusquement arrêté un jour de 79 avant JC. Tout s'est figé et ce témoignage de l'histoire amène des centaines de curieux, de scientifiques, de nobles, de voyageurs qui s'empressent de sortir les trésors de l'oubli de l'histoire et réapparut aussi subitement qu'ils avaient disparus.

Mais l'archéologie manque encore de rigueur et la fouille se traduit bien souvent par le vol pur et simple d'une partie des objets trouvés dans tel ou tel site et qui viennent embellir les demeures princières de toute l'Europe comme elles enrichissent ceux qui les vendent. La notion de préservation passait par la possession privée, le Louvre n'existait pas encore en tant que musée.

La toile présentée est révélatrice de cet esprit d'admiration pour l'antique et la volonté de possession de ses témoins qui en découle. Le peintre Pannini représente ici des "Galeries de vues de la Rome antique" en 1758 où se succèdent des morceaux de marbres et des toiles soulignant l'omniprésence de Rome sous les Césars à travers des ruines ou des édifices symboles tel le Panthéon.

Au cours du XIXe siècle, les choses évoluent guère plus dans un premier temps pour adopter à la fin du siècle des techniques plus scientifiques et des études plus sérieuses. Le Louvre s'enrichit considérablement grâce aux multiples campagne de fouilles organisées en Italie, en Grèce ou en Egypte et cela dès l'Empire. La France, et il en est de même pour l'Angleterre et dans une moindre mesure de l'Allemagne, jouissent de leur autorité pour couvrir les frais de campagnes de fouille moyennant la possession de la plus grande partie des œuvres trouvées (c'est ainsi qu'aujourd'hui le British Museum et le Louvre regroupent une grande partie des plus belles œuvres quelle que soit l'époque ou la civilisation). Ces pays européens se disputent le monopole de tel ou tel chantier, c'est ainsi que l'Allemagne s'occupe des fouilles de la légendaire ville de Troie tandis que la France ou l'Angleterre s'attaquent à d'autres chantiers en Grèce comme Olympie ou Delphes. Il en est de même pour l'Italie ou l'Egypte. Entre étude scientifique et pillages officialisés, les fouilles de la fin du XIXe et du début du XXe siècle engendrent des découvertes fabuleuses et contribuent nettement à mieux connaître les cultures antiques qui restent encore la base même de notre culture.

Aujourd'hui, l'archéologie n'a plus cet aspect de "pillage organisé" et bénéficie, entre autre, grâce aux progrès de la science, d'outils fiables pour fouiller puis dater un site. C'est ainsi que les méthodes traditionnelles de datation comme le Carbone 14 ou la dendrochronologie couplées à la déontologie des professionnels donnent à l'archéologie une autorité scientifique qui supplante les usages moins scientifiques et plus personnels d'antan.

Mais le problème actuel de l'archéologie résulte surtout du fait du manque de temps auquel s'ajoute le manque d'argent qui rendent certains chantiers difficiles à exploiter comme il le faudrait. Et ceci est particulièrement vrai pour les campagnes dites de "sauvetage". Suite à une découverte lors de travaux urbains ou lors du tracé d'une autoroute ou d'une ligne de TGV, les travaux peuvent être arrêtés si des témoins apparaissent. Une équipe d'archéologues dispose alors d'un temps limité pour fouiller la zone concernée, un temps qui dépend de l'importance du site en question. Mais bien souvent le temps manque et certaines parties ne seront jamais fouillées et remplacées par le béton des constructions modernes. Le plus bel exemple d'une fouille de sauvetage à grande échelle est celle qui s'est déroulée dans la ville antique d'Alexandrie fondée par Alexandre le Grand à la fin du IVe siècle lors de sa campagne orientale. Les fouilles menées par Jacques-Yves L'empereur ont mis à jour des vestiges d'une importance culturelle et historique extraordinaire à travers un cimetière antique gigantesque, les restes d'une statue de Ptolémée (photo ci-contre lors de sa sortie de mer) ou les vestiges du fameux phare d'Alexandrie.

Quand ce n'est pas le temps qui manque, c'est l'argent et les récentes baisses de budget rendent les fouilles plus aléatoires et superficielles. Mais déjà faut-il, en cas de fouille de sauvetage que l'entrepreneur s'occupant des travaux ait l'honnêteté de déclarer qu'il a trouvé un potentiel site archéologique, dans le cas contraire, les archéologues n'auront jamais l'opportunité de le fouiller et il sera passé définitivement dans les oubliettes de l'histoire et de la mémoire collective.

Enfin, l'archéologie n'aurait pas l'importance qu'elle a aujourd'hui sans le recours aux milliers de bénévoles qui chaque année donne un peu de temps pour aider à la découverte et à la connaissance. Voilà le récit de l'une de ces fouilles à travers lequel sont abordés les notions essentielles de datation ou de prospection et des exemples de ce qu'une fouille peut apporter comme objets et informations.